Concevez votre propre évaluation

Les objectifs de l'intervention sont ils définis ?

Des objectifs trop généraux ne permettent pas une évaluation du travail réalisé, par exemple : contribuer à l’amélioration de la santé, à la réduction de l’obésité, voire à la réduction des inégalités de santé. Au-delà de la question de l’évaluation, leur généralité souligne un déficit de réflexion sur les attendus précis des interventions envisagées.

Par exemple, un des objectifs du PNNS à l’échelle nationale est de stabiliser la prévalence de l’obésité et réduire le surpoids des adultes. Objectif difficilement atteignable par un programme local, car une multitude d’interventions dans des domaines différents sont à mettre en œuvre pour l’atteindre. En revanche, augmenter l’activité physique de cette population locale, par exemple, est plus facilement atteignable et lisible. C’est un objectif plus spécifique, contributif du précédent, qui oriente interventions et critères d’évaluation. L’évaluateur en questionnant le promoteur va lui permettre de préciser les objectifs de son intervention (pertinence et cohérence). Les objectifs généraux et spécifiques du PNNS sont autant de pistes pour affiner les objectifs des interventions locales ou régionales.

Ne pas mobiliser des populations sur des aspects trop spécifiques des objectifs du PNNS. Par exemple, un programme qui viserait une population défavorisée d’un quartier urbain uniquement sur les apports en calcium ne serait pas pertinent. Les carences en calcium vont de pair avec bien d’autres besoins en matière de nutrition. Les stratégies à mettre en œuvre ne peuvent pas se focaliser sur le seul calcium. D’où la nécessité d’une évaluation stratégique sur les objectifs (pertinence et cohérence).

Les objectifs de l’intervention sont à différencier des objectifs de l’évaluation. Ces derniers conditionnent la méthode à utiliser pour évaluer. Prenons l’exemple d’une intervention ayant pour objectif général d’améliorer l’information nutritionnelle des personnels d’une entreprise. L’évaluation, quand à elle peut avoir plusieurs objectifs, par exemple :

  • savoir si l’intervention a été réalisée comme annoncé
  • savoir si les participants sont mieux informés
  • estimer la satisfaction des participants.

Tout est intéressant, mais tout ne peut pas être évalué pour chaque intervention. Il faut donc définir les objectifs les plus importants selon le contexte local et les finalités de l’évaluation.

La population cible de l'intervention est elle définie ?

Le projet est-il défini dans l’espace (un quartier, une ville, une entreprise, une école, …) ? Au sein de cet espace, la population concernée est-elle définie : population générale, population spécifique selon les tranches d’âge (enfants, adultes, personnes âgées, …), selon des caractéristiques de santé (surpoids, obèses, …), selon le recours à des services de santé (consultations de PMI, …).

Pour que l’intervention soit réalisable veillez à la légitimité des promoteurs (par exemple un Conseil Général auprès des collégiens) et à l’adéquation entre la population choisie et les stratégies mises en œuvre (évaluation de la cohérence).

Définir précisément la population cible permettra une meilleure évaluation de la participation et de l’efficacité réelle de l’intervention.

À quel type de population est destinée votre intervention ?

Les axes d’interventions sont-ils définis ?

La promotion de la santé nous a appris que plusieurs axes d’intervention devaient être menés pour améliorer l’efficacité des interventions. L’information, voire l’éducation ne suffisent pas, il faut penser aux autres axes de la charte d’Ottawa.

L’évaluation a priori va explorer si des axes adaptés sont prévues, par exemple : le programme est-il orienté sur l’information des collégiens, sur l’éducation au goût, sur la formation de professionnels de cantine, sur l’amélioration de l’environnement sportif, sur le dépistage et la prise en charge des personnes obèses ou dénutries ? Plus un programme a de l’envergure, plus il devrait couvrir les différents axes d’intervention. Il s’agit d’évaluer a priori la cohérence entre des objectifs et les activités proposées.

Le calendrier de l’intervention ?

Le déroulé classique d’un projet : sa conception, son acceptation et son financement, sa mise en œuvre, ses effets.

L’évaluation a priori, au moment de la conception, va permettre de réfléchir sur la cohérence de l’échéancier au regard des interventions envisagées. L’échéancier va également déterminer les stratégies : classiquement plus un programme est court, plus il va se focaliser sur de l’information et des changements de connaissances ou de représentations. Il faut plus de temps pour faire évoluer l’environnement et les comportements et encore plus de temps pour obtenir des résultats en termes de santé. L’échéancier fixe les étapes de l’intervention au cours de l’année, notamment en regard des rythmes scolaires et des congés.

A quel moment du projet vous situez vous ?

Les objets de l’évaluation

Si l’intervention est importante (durée, populations,…) il convient d’évaluer les différentes dimensions de l’évaluation. Si l’intervention est limitée dans ses objectifs ou sa durée, l’évaluation sera plus ciblée.

Que désirez vous évaluer ?